Bonjour à tous,
Si je peux partager ma propre expérience. Quand j'ai commencé le piano (après des années de flute traversière) j'ai constaté à mon grand étonnement que je mémorisais les morceaux sans effort, et je me demandais pourquoi au départ, car je n'y parvenais pas à la flûte traversière.
Je pense avoir trouvé la réponse en me souvenant d'une méthode de mémorisation apprise il y a quelques années (au siècle dernier dirons-nous !) et l'auteur de cette méthode enseignait, entre autres choses, que pour s'imprégner la mémoire avait besoin d'un support visuel, et dans l'espace. Par exemple, pour mémoriser une liste de noms il donnait comme technique de regarder les coins d'une pièce et d'y associer les éléments de la liste à mémoriser. Figurez-vous que ça marche.
J'ai donc constaté qu'à la flûte, un DO se fait toujours avec le même doigté, quelque soit sa place dans la phrase musicale. De plus, on ne voit pas la flûte quand on joue ; on a l'impression qu'elle fait partie un peu de soi tout comme une voiture est pour le chauffeur un prolongement de lui-même.
Au piano, c'est différent. Il y a un déplacement dans l'espace (constitué par l'étendue du clavier) et aussi une mémoire gestuelle. Un do placé au début ne se jouera pas forcément avec le même doigt, que s'il est placé plus loin. Il y a tout un enchaînement de gestes qui fixe la mémoire. C'est la seule explication que j'aie trouvé en me souvenant de cette méthode.
Pour ma part, donc, et sans le vouloir, je constate que tous les morceaux que je travaille et sur lesquels je reviens régulièrement s'incrustent dans ma mémoire. Et c'est bien pratique effectivement pour jouer un morceau devant les amis quand vous n'avez pas vos bouquins. Quand je suis allé essayer le piano que j'ai acheté en Octobre, Isabelle (la dame du magasin qui était venu pour le stage à Farges) était tout étonnée de voir la quantité de morceaux que je jouais comme cela.
Je pense que ce phénomène est valable pour tous les pianistes. D'ailleurs les grands nous démontrent bien cela en jouant sans partitions. Mais on n'est pas près d'être des grands, nous... en attendant, ne nous privons pas du plaisir du piano.
Martine